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C'est plus des vacances...
Bonjour le monde!!!
Après de longues semaines de silence me revoilà, bon c'est pas comme si c'était le septième épisode StarWars qui sortait mais j'espère retrouver ma prose d'il y a quelques mois pour vous attirer de nouveau du côté de la Force...
D'un autre côté j'ai vu la plupart d'entre vous avant de partir et je pense vous avoir tous expliqué comment se sont passés mes derniers jours dans la boulangerie ainsi que ces 2 longs mois interminables avant le grand départ.
Avant de me perdre dans les différents récits qui ont rythmé notre arrivée ici, je voudrais vous dire merci, que je vous aime à différents degrés (bien entendu) et que vous me manquez déjà (bon ok pas tous ;) ).
Je mettrai une puissance 1000 à mes parents et ceux de Jo qui nous ont aidés et permis de vivre en toute sérénité ce grand départ. C'est con que ma belle famille ne comprenne pas le français car c'est sûrement la première fois que je leur témoigne une telle preuve de sympathie.
A toi Max, mon bof, qui m'a filé quelques coups de pouces non négligeables sur les dernières semaines, jours et heures.
A Raf et Nico qui ont soulevé deux trois cartons pour les mettre dans le camion.
A mon grand père de 89 ans, lui l'immigré italien qui a ouvert la voie il y a 70 piges en traversant à pied l'Italie et la France, de Venise à Toulouse, en passant par les Alpes et l'Alsace (ouais y'avait pas WAZE* à l'époque). Tu m'as donné le dernier élan de confiance pour partir à l'aventure en me disant qu'il fallait vivre et pas attendre la faucheuse! (*pour les anciens, Waze est une application pour GSM modernes servant de GPS...)
Donc me voilà à l'autre bout de la planète pour de bon, et pas en mode vacances, avec Jo et Roxane afin d'écrire un paragraphe de ma vie d'homme, de père, de mari, qui restera, quelle qu'en soit la durée, gravé à jamais. Mais avant de graver quoique ce soit, je vais tenter de finir ce paragraphe sur notre départ et notre installation.
Mercredi 8 Octobre 20:15, je boucle ma ceinture, regarde alors mes femmes et n'arrive toujours pas à comprendre que c'est pour de bon. Là il n'y'a plus du tout de "consignes de sécurité", "de lumières au sol qui clignotent pour sortir", "de masque à oxygène"... De toute façon, si on se crache, on verra de la lumière au sol c'est sûr, mais on n'aura pas le temps de sortir ou de prendre le masque! Pleins de choses défilent alors dans ma tête, c'est confus, puis les réacteurs de l'A320 Ibéria Paris-Madrid me ramènent au présent en gueulant "C'est parti!!!!". Clap de fin pour Paris... Ouais je sais c'est assez décevant comme départ, mais j'ai mis tous mes souvenirs dans le Ricard lors des 7 derniers jours!
Franchement je suis comme tous les pères, je vais encenser ma gosse mais là j'avoue avoir chercher le bouton Off pour ces deux premières heures de vol... Pas qu'elle ait été chiante à pleurer et râler, au contraire. Elle était super heureuse et il fallait qu'elle lâche ce qu'elle retenait depuis 2 mois: on part au Chili!
Alors petit conseil de parents à parents: éviter de dire trop à l'avance que vous partez vivre dans un autre pays quel qu'il soit parce que sinon, quand votre enfant va ouvrir le magazine de la compagnie aérienne se situant juste à côté du sac à vomi, à la première vue d'une carte du monde la question va tombée: c'est où le Chili? Et toutes les 2 minutes elle revient... Franchement j'aurai préféré qu'elle utilise le sac à vomi et qu'ensuite elle se soit endormie!
22:15, nous voilà à Madrid.
L'excitation se mêle à la fatigue mais il faut faire survivre la poupée jusqu'à l'embarquement pour le Madrid-Santiago et ses treize heures de vol. Cet aéroport est au top, encore une fois je me dis qu'en France on est des merdes avec Orly et Roissy. Du terminal d'arrivée au terminal de départ, on prend notre temps, ce qui nous fait gagner trente bonnes minutes afin que Roxane ne s'endorme pas. Après avoir jouer encore la montre avec quelques tapas (bon OK je tentais de vous vendre du rêve, ce n'était que des sandwich de la machine), on finit par monter dans l'avion. Bien entendu, un enfant de moins de 5 ans est un coupe file et ça c'est cool.
00:25, les moteurs de l'A330 gueulent plus fort "C'est parti!!!" que ceux de l'A320. Roxane ne verra rien du balais des hôtesses et du chargement de tous les passagers puisqu'elle s'est endormie en moins de 20 secondes... Je sais pas ce que Jo a lu dans mes yeux quand l'engin a décollé mais à ce moment là, tout était clair dans ma tête: Les 6 valises en soute et les 3 autres en cabines représentaient notre vie, ou plutôt celle du nouveau paragraphe que l'on avait décidé d'écrire un an plus tôt. Il n'était plus question de doutes ou de marche arrière.
Jeudi 9 Octobre, 9h heure locale, soit 5h de moins qu'en France, je pose les semelles de mes sneakers sur le sol Chilien (je rappelle pour les lecteurs quadra et plus: ici sneackers ne veut pas dire barres chocolatées mais baskets modernes). La poupée a pioncée seulement 6h et n'a pas souhaité en dormir une de plus. Comme je me suis endormi 3h après elle, la soustraction m'amène à vous dire que j'étais plutôt éclaté. Mais l'adrénaline de vivre comme un étranger me booste. Direction la douane où l'immense file d'attente m'a mis un stop direct dans mes intentions de franchir la frontière chilienne!!! Incroyable de voir autant de monde attendre un tampon...
Soudain une voix féminine m'extirpe de mon cauchemar et me balance une salve de mot espagnol. Comme j'ai que 8 cours de chileno dans les jambes, je me fie plus au langage des signes sur l'instant qu'à son accent vraiment différent de celui de ma prof. Je comprend en suivant son petit bras dodu de chilienne que pour moi et ma famille, il y a un coupe file. One more... Merci Roxy.
Passage de douane facile, car j'ai préparé le meilleur sourire de la petite avec un petit "Hola" en prime à la dame dans la cage en verre! Par chance, nos nouvelles vies arrivent très rapidement sur le tapis avec les autres valises et on passe aussi vite aux rayons X qu'un célibataire des Pyrénées à la vie de queutard sur Badou (clin d'oeil à quelques potes du sud ouest).
Quand la porte des Arrivées s'ouvre devant toi, tu comprends alors que tu n'es plus sur le sol international mais bien en Amérique du Sud. Une énorme foule composée que de chauffeurs de taxi d'1m70, cheveux noirs, peau mate, y est entassée devant comme pour la sortie des backstages des RollingStones. S'il y en avait autant à Paris qu'ici, on resterait un peu moins jusqu'à la fermeture de certains clubs douteux pour pouvoir prendre le premier métro. Quoique désormais y'a UBER*. Au milieu de tout ce bordel, Loreto, la mère de Nico nous attend. Direction le parking et sa voiture pour partir sur Vina... (*à nouveau pour les quadra et plus: UBER n'est pas un pote sur Paris ayant enlevé le H et le T à son prénom foireux, mais un service de taxi privé via une application sur téléphone mobile)
Une fois sur le parking, la première question fut de savoir si nos nouvelles vies allaient rentrées dans son beau 4x4 Subaru. La deuxième fut de savoir combien de temps me faudrait il pour trouver un bus et arriver sur Vina s'il n'y avait pas suffisamment de place dans son "minibus"... Pour pimenter l'histoire j'aurai aimé vous dire que j'ai pris le bus, mais non. J'ai même presque mieux, du moins pour nous! La voiture est chargé, mon DUT Tech de Tetris m'a permis de remplir la voiture et d'y laisser suffisamment d'espace libre pour y mettre un conducteur et 3 passagers. Au moment de fermer le coffre, Loreto m'a tendu les clés et nous a souhaité bonne route. Elle avait décidé de rester sur Santiago et donc de rentrer en taxi ANCH (et là c'est vraiment un mec qui s'appelle Pancho). Elle m'a donc lâché: "sabes como tu vas a Viña Vicente?". J'ai répondu :"Claro!". Et nous voilà donc partis telle une famille d'immigrés (version bourgeoise avec notre méga 4x4) sur l'autopista nous menant vers Viña del Mar.
Je ne cache pas qu'il y eu un gros moment de silence dans la voiture. De un, parce que Roxane dormait et de deux, parce qu'autant Jo que moi devions tenter de réaliser ce qu'il était entrain de nous arriver...
L'arrivée à l'appartement fut une modalité. La femme de ménage nous attendait avec le gardien pour nous montrer les choses à savoir. Pour ceux qui ne le savent pas ou qui auraient oublié, la mère de Nico nous a sous loués son appartement face à la mer. Le truc parfait pour arriver... Je laisse Mateja vous en parler un peu mieux dans letourdemateja.over-blog.fr au mois de Novembre puisqu'il débarque ici pour se refaire la cerise! Mec, reposes toi à la ferme parce que ça va être du lourd...
Poser ses valises fut choses facile dans un 120m2 meublé de 3 chambres surtout quand on est que 3. Le reste de la semaine consista à manger avec la famille et les amis de Nico et se balader sur la plage!
Depuis lundi, nous sommes passés en mode installation de vie perso un peu plus poussée: recherche d'appartement (puisque nous devons libérer l'appartement actuel d'ici mi décembre), obtention d'un téléphone chilien, ouverture d'un compte en banque, obtention du Visa, découverte des différents quartiers et communes de la baie, découverte des supermarchés, épiceries et bons plans pour comprendre comment ne pas se faire prendre pour des pigeons parisiens...
On a visité différents appartements avec des standings variés mais autant vous dire que la vue sur l'océan est non négociable. Je l'impose comme un critère primordial. On a pas fait autant de kilomètres et fuit la vue sur la voie de RER A pour se retrouver avec un vis à vis à 10 mètres.
J'en avais déjà parlé sur mon article monnezdanslafarine.over-blog.com/2014/05/renaca-concon.html, mais les chiliens se sont lancés dans des constructions d'immeubles de dingues avec des standings de luxe incroyables. Aujourd'hui encore j'ai compris à quel point les classes aisées ne sortent pas et restent chez eux! Appartement F3 de 70m2, meublés + 10m2 de terrasse, cuisine équipée, vue sur la mer, piscine intérieure à 28°, piscine extérieure, salle de sport, 2 saunas, un terrain de foot/basket/tennis, un espace de jeu enfant, un mini bar/restaurant privatisable, un espace barbeuc privatisable, des bureaux privatisables (??!), une laverie, un gardiennage 24h/24h, 2 places de parking pour la somme de 500000$ soit 660€! Je me suis permis de rentrer sur le terrain de basket et de mater la vue de derrière le grillage... juste dingue la sensation. J'ai d'ailleurs partagé une photo avec mes "Ballersforlife", c'est "estupendo" comme ils disent ici.
Avant même d'être monté dans l'appartement, je nous voyais y vivre. Bon c'était sans compter sur le talent de décorateur intérieur que les chiliens ont et leur capacité à agencer une cuisine équipée... donc retour à la case départ et continuons à chercher. Mais les pistes qui s'annoncent pour la fin de semaine et ce week end sont plutôt cool. Je met quand même quelques photos pour que vous compreniez un peu mieux ce que nous avions ressenti avec Jo face à l'océan et la vue qu'offrait cet immeuble. Limite j'étais dégoûté que le Chili soit si loin de la France et que vous ne soyez pas là pour vous taper les barbeucs de sheitan avec le couché de soleil en prime. Enfin on l'a pas pris donc pas de regrets.
Question espagnol Jo assure grave. La petite, elle commence. Et moi dans tout ça, ben j'essaie et parfois je me surprend. Bon ok c'est plus simple que le suédois mais bon y'a du progrès mais surtout encore du taf!
Je vais définitivement éclaircir un sujet aussi. Celui de notre projet. Je dis "notre" car il est commun. Ce blog est mien mais l'envie de venir au Chili est commune. J'ai appris durant 3 mois 1/2 la boulangerie et la patisserie. Ou du moins j'ai pu pratiquer et observer ces métiers grâce à Léo et Alex, les proprios de la boulange "La Couleur des Blés", mais aussi grâce à Philippe et Eric, le boulanger et le pâtissier (Un grand merci à vous!!!). Par contre je ne suis en rien leur équivalent. Si nous devons ouvrir une affaire ici, ce temps passé avec eux me permettra de mieux comprendre le métier des professionnels que j'embaucherai. Je n'ai pas la prétention de dire que je sais faire du pain ou de la patisserie. Ensuite l'idée de départ était celle d'une boulangerie française, puis celle d'un café-boulangerie français. Maintenant pour cela il faut des sous, et même beaucoup, un bon local, un bon emplacement et la main d'oeuvre qualifiée. Pleins de facteurs à étudier et à affronter. D'autres parts, les modes de consommations ici sont très différents même s'il y a de la demande pour les produits européens. Je vous cache pas non plus qu'ayant ma famille italienne dans le business des machines à glaces... le spot et la demande sont juste parfaits pour ce secteur. Donc tous ces points m'emmènent à vous dire que nous avons encore 4 bons mois devant nous pour nous mettre à la vie chilienne et la langue, pour tisser notre réseau, pour nous sentir bien et pour accompagner Roxane dans ce vrai changement. Nous n'ouvrirons rien sans savoir ce que l'on fait, avec qui on le fait et où on le fait. Un agent immobilier avec qui j'ai eu un très bon feeling m'a dit: "In Viña you can win a lot of money but you can loose everything if you choose the wrong chilian guys!". Traduction: "tu peux te faire les couilles en or ici mais tu peux te faire mettre à sec par ton associé chilien alors choisi le bon"... Pour cela, nous avons besoin d'un peu de temps ;)
Voilà, je crois avoir fait le tour sur notre première semaine de vie ici. Rien de bien fou pour vous à lire mais un peu plus pour nous à vivre.
Empanadas y vino tinto
Besitos
PS: on a un skype pour ceux qui veulent papoter "jovincecoletti". J'ai un what's app à partir de 13h heure française (car avant je dors ou je cours).
Voici le type de services inclus dans la plupart des immeubles... Vous imaginez donc les apéros sur cette terrasse en bois face à l'océan???
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